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Les coulisses des ONG
5 mars 2019

Les Cabossés de l'humanitaire

Loin de l'image de l'infirmier donnant le biberon à un orphelin, la réalité du terrain des missions humanitaires est bien différente. Agressions, attentats, enlèvements et parfois exécutions : le personnel des organisations humanitaires n'échappe pas aux tensions croissantes des conflits. Qu'ils soient délégués du CICR ou d'autres ONG, infirmières ou médecins, ils subissent de plein fouet toutes les violences. Certains s'en remettent très mal et racontent comment ils doivent vivre avec leurs traumatismes. Comment faire avec sa vie de famille ? Peut-elle comprendre ce quelle n'a pas vécu ? Ce documentaire essaye de répondre à ses interrogations.

Rwanda, Irak, Tchétchénie, Macédoine, Kenya... on connaît la souffrance des victimes de la guerre sur le terrain, mais on connaît moins la souffrance de ceux venus les aider. Avant, l'emblème humanitaire était une protection. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Vivre dans l'humanitaire, c'est subir une double violence : la première est inhérente à la pénibilité du travail, puisque l'on est confronté à la souffrance et la détresse des gens. La seconde, dont l'actualité s'est malheureusement fait l'écho à plusieurs reprises, ce sont les agressions volontaires dont les humanitaires sont les victimes. Car ils sont désormais devenus des cibles : ils subissent les risques de la guerre, mais aussi ceux du grand banditisme et de la criminalité et, perdus dans des conflits de plus en plus chaotiques, ils deviennent monnaie d'échange.


De l'hôpital au purgatoire


Au départ, l'humanitaire revêt un caractère idéaliste. L'envie d'aider, le goût de l'aventure, la découverte d'autres cultures prévalent alors. Mais des missions prétendument « faciles » peuvent tourner au cauchemar : prises d'otages, attentats, génocide, mort et désolation... Les délégués sont les premiers témoins de la barbarie de la guerre. Et la peur s'installe. Après le retour, ces personnes bénéficient de programme de soutien psychologique, comme c'est le cas au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), pour leur permettre d'exprimer les peurs et les angoisses vécues sur le terrain. Mais c'est hélas loin d'être une mesure répandue dans toutes les ONG. De plus, même les thérapies ne suffisent pas toujours à faire oublier les traumatismes. Et cela peut avoir de graves répercussions sur leur état de santé, sans parler des incidences sur la vie sociale ou de famille, les malaises, les mauvais rêves...
Les aspirants délégués sont-ils conscients des risques encourus ? Malgré ceux-ci, ils sont encore des milliers à vouloir partir. En 2004, le CICR à enregistré près de 5000 candidatures et envoyé 300 nouveaux délégués sur le terrain. Les étudiants en humanitaire ont de belles idées pleins la tête sans vraiment réaliser que la réalité est tout autre.


Dans ces conditions, extrêmes, quel sens donner à son travail ? Comment peut-on, en plus de la souffrance des autres, accepter la violence et l'agressivité envers soi-même ? Sur le terrain, les ONG ne sont-elles pas instrumentalisées par les gouvernements ? Doivent-elles entreprendre une réflexion sur leur rôle et leur action dans ces conflits ?
Temps Présent a recueilli les témoignages, réellement bouleversants, de ces volontaires pleins de certitudes et d'espoir pour l'humanité, mais que la cruauté et la folie des hommes ont abîmés à jamais.

https://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/les-cabosses-de-lhumanitaire?id=427840

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